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Rejetant les traités conclus à la fin de la Première Guerre mondiale, et travaillées par des idéologies mortifères – racisme biologique et hypernationalisme –, les puissances européennes de l’Axe ont occupé la quasi-totalité du continent (hormis les pays neutres et la Grande-Bretagne) et ont initié de nombreux projets pour le réorganiser et le dominer.
On sait que certains territoires avaient vocation à être purement et simplement annexés. D’autres, à devenir des colonies de peuplement, comme une partie de la Pologne et la Russie, dont trente millions d’habitants devaient être expulsés. Enfin, les pays de l’Europe occidentale et des Balkans seraient durablement vassalisés, avec des régimes alignés.
Mais on sait moins que Rome et Berlin préparaient un « ordre nouveau en Europe », totalitaire et autarcique, certes dirigé de Berlin et dans une moindre mesure de Rome, mais avec une union géopolitique et économique du continent, et un projet culturel et social « corporatiste » original. Les divisions internes à Rome et à Berlin, les désaccords entre les deux capitales et, à partir de 1943, les défaites, firent échouer tout cela, même si le projet d’une organisation de l’Europe survécut à 1945.
Remontant en amont, en particulier aux idées politiques de l’entre-deux-guerres et prolongeant ses observations sur l’après-guerre et les premières réorganisations du continent, Georges-Henri Soutou aborde ce sujet capital sous ses multiples aspects : intellectuel, politique, militaire, diplomatique et économique. Fort d’une documentation recueillie aux quatre coins de l’Europe, il en vient à renouveler entièrement l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.