Depuis plus de 150 ans, le nom de Scribe, inventeur du vaudeville moderne, dramaturge le plus populaire d'Europe un siècle durant et librettiste le plus respecté de son époque, est devenu pour les élites synonyme de médiocrité académique et bourgeoise. De nos jours, il n'est connu que des amateurs d'opéra pour lesquels il n'est guère plus qu'une signature au bas d'oeuvres rarement exécutées. Or, la principale cohérence de ses oeuvres réside dans leurs représentations des rapports sociaux de sexe. Cela est vrai notamment des grands opéras qui mettent en scène pour les dénoncer des fanatismes masculins : politico-religieux (La Juive, Les Huguenots, Le Prophète), impérialistes (L'Africaine), ou simplement phallocentriques et homo-sociaux (Robert le Diable).
Grâce à des éléments extraits de la biographie due à Jean-Claude Yon, je crois entrevoir les origines personnelles et psychologiques de la gynolâtrie dont Scribe fait preuve dans ses livrets, et qui va de pair avec une critique des travers de la masculinité (fanatisme, donjuanisme, violence, égoïsme, sur-idéalisation des femmes et de l'amour passion, jalousie...)
À travers l'examen de douze livrets d'opéras et d'opéras-comiques et le prisme des rapports sociaux de sexe, j'entends réhabiliter cet auteur si mal-aimé.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.