Études sur la « Confédération cirtéenne », entité singulière de l'Afrique romaine (IIe s. a.C.-IIIe s. p.C.)
L'ouvrage est un recueil d'articles sur une entité singulière de l'Afrique romaine, au coeur de la Numidie septentrionale, la « Confédération cirtéenne » (terme moderne), dont le nom est tiré de sa capitale Cirta (Constantine en Algérie). Il rappelle que sa création est le fruit d'une longue genèse, dont on peut rechercher les origines à la fin du IIe s. a.C., même si l'attestation réelle de son existence ne date que du début du règne de Trajan. Ainsi que le révèlent les nombreuses inscriptions mises au jour depuis le XIXe siècle, ce territoire, composé de quatre colonies et de castella, s'administrait de façon autonome avec des magistratures recouvrant des fonctions souvent originales par rapport au reste de l'Afrique antique. Rattachée à l'origine à l'Afrique Proconsulaire, à partir du règne de Septime Sévère, la "Confédération" recouvre la partie septentrionale de la nouvelle province de Numidie. Sa dissolution au milieu du IIIe siècle n'est pas un fait brutal, mais le résultat d'une longue évolution qui commence sous le règne des Sévères, fait se relâcher progressivement les liens entre les colonies et les castella, qui en font partie, et s'achève sous le règne de Gallien seul (260-268). Très tôt attachée à la romanité, cette région est le berceau du premier consul romain d'origine africaine, de jurisconsultes, de puissantes familles disposant de vastes domaines qui contribuent à la prospérité de la Cirtéenne. Elle a donné à l'Empire des fonctionnaires impériaux de haut rang, de grands généraux fidèles de l'empereur Marc Aurèle. Originaire de Cirta, Marcus Cornelius Fronto, précepteur de Marc Aurèle et Lucius Verus, favorisa sans conteste ses compatriotes pour former un parti africain à la Cour impériale dans le troisième quart du IIe siècle. L'ouvrage présente aussi des recherches onomastiques sur une population très romanisée, même si des réminiscences puniques et libyques apparaissent parfois dans les cognomina. Enfin, des articles s'attachent à mettre en valeur l'organisation religieuse des hommages rendus aux empereurs dans les colonies et les castella de ce territoire.
The "Cirtean Confederation" in the heart of northern Numidia was an oddity in Roman Africa. The name is a modem term derived from its capital Cirta (Constantine in Algeria). This compilation of papers recalls that the Confederation was the end product of a long process that can be traced back to the late second century BC, although the first hard evidence of it dates from the beginning of Trajan's reign. The numerous inscriptions unearthed since the nineteenth century reveal that this territory, made up of four colonies and various castella, was administered autonomously with magistracies covering functions that were often unlike others elsewhere in Africa during Antiquity. Initially attached to Proconsular Africa, the Confederation covered the northern part of what, under the reign of Septimius Severus, became the new province of Numidia. Its dissolution in the mid-third century was no sudden event, but the outcome of a lengthy process beginning under the Severans, gradually loosening the ties between the colonies and the castella, and ending in the reign of Gallienus (260-268). This region was attached to the Roman world from very early on and was the birthplace of the first Roman consul of African origin, of jurisconsults and of powerful families with vast estates that contributed to the prosperity of the Cirtean area. It gave the Empire high-ranking imperial officials and great generals loyal to Emperor Marcus Aurelius. Marcus Cornelius Fronto, tutor to Marcus Aurelius and Lucius Verus and a native of Cirta, incontrovertibly favored his fellow countrymen in forming an African party at the Imperial Court in the third quarter of the second century. The book also presents onomastic research on a highly Romanized population, even if Punic and Libyic echoes occur in the cognomina. Finally, some of the articles focus on the religious organization of homage paid to emperors in the colonies and castella of this territory.
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