le caillou est une créature
parfaite
égal à lui-même
protégeant ses limites
empli exactement
d'un sens de pierre
dont l'odeur ne rappelle rien
n'effraie pas ne suscite pas de désir
son ardeur et sa froideur
sont justes et pleines de dignité
je suis pétri de remords
quand je le tiens dans ma paume
et que son noble corps
est empreint d'une fausse chaleur
- Les cailloux ne se laissent pas apprivoiser ils nous regarderont jusqu'à la fin d'un oeil calme très clair
Zbigniew Herbert, « Le caillou », Étude de l'objet, 1961.
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