Être moderne en Iran
L'Iran est à nouveau au coeur de l'actualité internationale. Sa détermination à poursuivre son programme nucléaire, en dépit de l'opposition des pays occidentaux, a ouvert une crise diplomatique de premier ordre dont on peut craindre qu'elle ne conduise à une intervention militaire étrangère. En outre les électeurs iraniens, huit ans après l'accession inopinée de Mohammed Khatami à la présidence de la République, ont encore une fois créé la surprise, en juin 2005, en portant leurs suffrages sur un homme politique de second plan, Mahmoud Ahmadinejad, qui s'est vite distingué par des propos négationnistes et violemment anti-sionistes.
Dans la première édition de cet ouvrage l'auteur avait révélé un visage méconnu de l'Iran postrévolutionnaire. La société est vivante, diversifiée et autonome par rapport au régime. Mais elle est aussi en interaction permanente avec ses institutions. Une société civile aux prises avec un État totalitaire ? On assiste plutôt à la formation d'un espace public, que véhiculent de multiples pratiques religieuses, sportives, consuméristes, économiques et politiques. En témoigne notamment la recomposition d'un style de vie, celui de l'homme intègre, qui se veut désormais un « être en société ». L'arrivée au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad contredit-elle cette évolution ? Dans une préface inédite Fariba Adelkhah démontre que le nouveau président de la République n'est pas forcément l'ultraconservateur que l'on suppose. Il s'inscrit lui-même dans la problématique des réformateurs qu'il a battus. Mais son élection marque bien la fin d'une époque, ne serait-ce que parce qu'elle signale l'ascension d'une nouvelle génération politique.
Une nouvelle édition, augmentée, de ce livre classique, épuisé depuis deux ans, s'imposait pour comprendre l'arrière-plan social et politique de la crise nucléaire actuelle.
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