Être Juif, aussi
De tous temps ont existé des juifs qui, comme Arturo Schwarz, ont vécu et vivent leur judéité de façon libre, globale, non « compartimentée », alors que cette notion est trop souvent considérée en Occident comme de nature exclusivement religieuse.
Ainsi un juif, certes original et talentueux, comme A. Schwarz revendique sa judéité de façon intégrale et se déclare anarchiste, athée, surréaliste sans y voir là paradoxe.
Pour Schwarz le refus du principe d'autorité - entendu comme imposition de nature statique et irrationnelle - est à la base même du « Penser » et de l'Etre juif.
A ce concept, Schwarz oppose et privilégie le principe d'anarchie, entendu non comme désordre et violence, mais comme ordre dynamique, rationnel, librement choisi.
On ne saurait douter qu'une telle orientation libertaire ait pu voir le jour lors de l'instauration du Pacte entre Dieu et Son peuple.
Cette acceptation de la Torah par le peuple juif - entre tous les peuples auxquels Dieu l'offrit - témoigne pour Schwarz de cette autre caractéristique essentielle de l'Etre Juif » : la tendance à préférer la pratique à la grammaire - le choix du sens concret de la vie, choix atavique de ce peuple dans son long parcours existentiel tourmenté mais jamais dépourvu de cet optimisme messianique qui se manifeste dans la certitude que demain sera meilleur qu'aujourd'hui.
L'anarchie dont Schwarz se déclare le disciple, loin d'être une doctrine subversive comme pourraient le craindre les bien pensants de toutes confessions est un instrument d'éducation au respect de l'Autre.
Cela peut être là que Schwarz, au-delà des apparences, retrouve le sens profond et révolutionnaire de l'antique Traité des Pères (IV-1)
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