Pour Brankica Radić écrire c'est voyager, être en mouvement, parcourir, traverser, se décentrer, partir jusqu'en Sibérie à la rencontre de l'Autre, explorer la distance et la proximité, mais aussi plonger dans son propre intérieur et le sonder. C'est se souvenir et oublier ; voyager donc dans le temps, retracer le passé, l'enfance, la vie en famille, une certaine sérénité que la guerre fera éclater. C'est aussi rêver, voyager vers l'irréel, le surréel, l'irrationnel, la folie ; vers la liberté, au fond, qui se reflète dans la parole même. C'est penser l'écriture et la lecture, s'en imprégner, s'y référer. C'est aussi dire, utiliser la langue comme vecteur de questionnement, comme possibilité d'être en dehors de la norme, de jouer avec ; ou bien se taire. Enfin, c'est résister - acte politique de non-acceptation aveugle et désarmée -, se lever contre la guerre, la bêtise, la manipulation. La photographie et le film sont très présents aussi dans la poésie de Brankica Radic qui recourt souvent, pour construire ses poèmes, au procédé d'exposition multiple. Même quand elle parle de situations quotidiennes et apparemment anodines, ses phrases courtes, elliptiques, saccadées, syncopées, créent un rythme particulier qui produit un effet d'étrangisation, voire d'inquiétude. Ses vers nous éveillent et invitent à sortir de la confortable position d'équilibre pour questionner le monde et la vie.
Vanda Mikšić
Djokare. Djirare. Ne le fais plus. Ce scrabble. Dans ma tête. Quelqu'un comprend peut-être. J'écris différemment.
Puis efface. Je mélange les lettres. La solution est près. Tout près.
Je sais. Si de nouveau je deviens folle. Je serai soulagée.
B. R., Scrabble
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