La grâce de tout poème authentique - ainsi ceux que signe ici
Jean-Luc Steinmetz - est de se relier à tous les autres et de
les relire à l'intérieur de lui (pensons, en l'occurrence, au poète
japonais Issa et au Waste Land de T.S. Eliot).
Sous la forme intègre qui est la sienne, Steinmetz se situe
au point où se tiennent ensemble deux conceptions opposées :
il est dans le désastre de l'Histoire et le commencement du
Temps.
Depuis le jardin où dans le jeu des saisons la durée renaît
perpétuellement d'elle même, il considère la catastrophe sans
appel qui paraît mettre un terme à toutes choses.
Dans le désert du monde désolé de sécheresse où s'épuise
la vie, il dispose le carré d'herbe et de mousse où refleurit
l'éclat fragile et vain d'un nouvel instant.
Philippe Forest
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