Cet ouvrage est «le panneau central d'un triptyque dont le Dostoïevski et le Rabelais forment les deux volets. Il met en pleine lumière ce que l'on pouvait seulement deviner à travers ces deux ouvrages : une base méthodologique et philosophique rigoureuse, une théorie du roman audacieuse et novatrice, et peut-être aussi une vision du monde discrètement subversive, qui explique mieux pourquoi ce savant est resté toute sa vie un paria» (M. Aucouturier).
Dans son premier écrit (1924), Bakhtine prend position vis-à-vis du formalisme russe dans une réflexion sur le contenu, le matériau, la forme. Les études suivantes visent à établir que le roman, seul genre littéraire constitué en contact avec la réalité, avec le devenir, est un microcosme de langages divers. Au surplus, l'espace et le temps s'organisent de façon particulière, en une structure (un «chronotope») examinée ici dans le roman grec et latin, la biographie antique, le roman de chevalerie, le folklore, le roman-idylle et chez Rabelais. Les deux grands facteurs de l'apparition du roman paraissent être la culture du rire, antique et médiévale, et le cosmopolitisme de l'Antiquité tardive. Au rire est consacrée l'étude sur «Rabelais et Gogol», qui complète le grand Rabelais.
Ces textes nous révèlent un précurseur de la sémiotique contemporaine, et le créateur d'une «poétique sociologique dans le cadre d'une science générale des idéologies».
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