Esthétique et réception du dessin animé français sous l'occupation (1940-1944)
L'émergence d'une école française ?
En mettant pour la première fois en avant le dessin animé français, en organisant sa production et en facilitant son financement et sa diffusion, le gouvernement de Vichy n'entend-il pas marquer d'une empreinte quelconque l'esthétique de la production française ? N'a-t-il pas cherché à utiliser ce nouvel outil comme moyen de propagande ? Comment se positionne la société les Gémeaux entre obsession disneyenne du public, nostalgie d'une splendeur passée des journalistes, promotion de l'art français du gouvernement et recherche d'une voie nouvelle par Grimault et Sarrut ?
Durant quatre années entre 1940 et 1944, les tensions s'exacerbent entre promotion de l'art français dans le dessin animé (désaméricanisation), tentation d'un retour à la disneyfication, recherche d'une voie médiane, dessins animés de propagande politique. Le multicephalisme des preneurs de décisions ne fait rien pour clarifier les choses. Et pourtant, ne voit-on pas émerger sous l'Occupation une école typiquement française du dessin animé ou bien une simple hybridation des formes qui rejette en bloc les « ravages de l'impressionnisme » ?
Dans la préface, Sébastien Denis note : « Sébastien Roffat continue d'explorer une époque avec force détails, riche d'une documentation exceptionnelle, à la recherche de la difficile définition d'une animation "française". »
Ce travail a été récompensé du prestigieux prix Aguirre-Basualdo 2013 décerné par la Chancellerie des universités de Paris.
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