La littérature du XVIIe siècle a peu sollicité les critiques de l'imaginaire,
si l'on excepte les tragédies de Racine et les Contes de Perrault et
de Mme d'Aulnoy. L'imagination créatrice s'y est pourtant déployée aussi
bien dans la poésie lyrique que dans les oeuvres soucieuses de vraisemblable
ou dans la floraison du merveilleux. La plupart des vingt-cinq
essais réunis dans le présent volume s'inspirent de la critique thématique,
issue de Proust et de Bachelard, illustrée par un Jean-Pierre
Richard ou un Michel Collot, et dont Gilbert Durand a proposé une
théorie. Le recours à la psychanalyse s'y limite au «symbolisme», c'est-à-dire
aux représentations universelles reconnues par Freud (rêves
typiques, fantasmes originaires...). Ils procèdent par monographies
d'écrivains (Pascal, La Rochefoucauld, Racine, Boileau, La Bruyère),
voire d'oeuvres (Le Cid, Le Comte de Gabalis, La Princesse de Clèves, «La
Belle au bois dormant», Les Aventures de Télémaque) ; par la considération
de scénarios mythiques (Don Juan) ou légendaires (la Madeleine).
Ils posent aussi des questions théoriques d'importance : «Qu'est-ce
qu'un mythe littéraire ?», «Le merveilleux vraisemblable», «fonction
de la mythologie», ou «Imaginaire et catégories esthétiques du Grand
Siècle». Un appel est ainsi lancé à l'essor des enquêtes sur l'imagination
créatrice à l'âge classique.
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