Jamais ce qu'il est convenu d'appeler les "illusions du progrès" n'a été exposé avec autant d'éloquence. Condorcet, à la veille de mourir par la faute de cette Révolution qu'il a préparée et servie, persiste et signe. Son testament est aussi celui des Lumières, avec leur grandeur et leurs limites. Cette tentative d'embrasser d'un seul regard l'histoire de l'humanité pour y reconnaître les manifestations de la "perfectibilité de l'esprit humain" s'achève sur une extraordinaire évocation de l'avenir de l'humanité, où l'enthousiasme du "philosophe" s'unit à la sobriété du savant. En un temps où le "pathos du déclin" fait recette, la lecture de l'Esquisse peut paraître intempestive. Les esprits libres s'y risqueront.
Ce volume contient aussi le Fragment sur l'Atlantide, qui n'avait jamais été réédité depuis les Œuvres complètes (1847-1849). C'est un texte d'une étonnante actualité, qui traite de la place de la science dans la cité, et aborde les questions de l'organisation du travail scientifique, de la "politique de la science," des rapports entre les savants et l'Etat et de la nécessaire liberté de la recherche.
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