On ne peut pas faire face à une peinture. Avec elle le vis-à-vis est impossible. Inutile. Chacun restant sur ses positions. Si le désir d'aller plus loin grandit, une seule solution : le plongeon ! Ce que je fis dès ma première rencontre avec les peintures et dessins de Gilbert Pastor. Il me montra ce qu'il appelait des « intérieurs » ; chambres où des personnages indistincts passaient ou stagnaient, on ne savait pas trop ; femme ou homme ; enfant ou... Tout ça m'appelait et sans hésiter j'entrai aussitôt dans cette Chambre intérieure qui allait constituer notre premier livre (Éd. Unes, 1996).
Sachant mes interrogations perpétuelles sur les visages, Gilbert Pastor me proposa de réitérer l'aventure en accomplissant un deuxième essayage, cette fois-ci sous ses portraits. Envisager étant peut-être la seule façon de sentir ce qui bouge sous un visage, je me glissai en eux...
Habités, nous le sommes. D'arrières, d'arrières... et nous devant. Seuls. Parlant pour la meute. Ses prétendants. Peut-être est-ce folie de vouloir aller en dessous ? De faire remonter tous ces peuples dans sa voix ? Les peintures, les dessins de Gilbert Pastor ne semblent jamais bruire et appliquent un silence étale. Pourtant, un seul essayage suffit pour les Envisager.
J.-L. G.
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