Ces dernières décennies, la prise de conscience des dérèglements climatiques, la menace de crises écologiques majeures et le débat sur le concept d'anthropocène ont renouvelé l'intérêt des sciences humaines et sociales pour l'étude des relations entre l'homme et son environnement. Les scientifiques anglo-saxons souvent mis en avant ne doivent pas faire oublier l'ancienneté et la vitalité de la recherche française en ce domaine. La Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public (SHMESP) a souhaité rendre compte du dynamisme et des recherches transdisciplinaires de ce champ lors de son 54e congrès dédié aux rapports entre « environnement et sociétés au Moyen Âge » dans les espaces occidentaux, byzantins et arabo-musulmans, mais aussi nordiques et slaves non chrétiens (Poitiers, 11-14 mai 2023).
En moyen français du XIIIe-XIVe siècle, le mot « environnement » désigne l'action d'entourer, mais aussi ce qui se trouve tout autour des êtres vivants. Passé dans la langue anglaise, il est d'abord réintroduit dans ce sens et utilisé en français moderne au XIXe siècle. L'environnement a été défini par Robert Delort comme l'« ensemble des facteurs naturels, ou naturels modifiés par l'homme, voire artificiellement créés, qui conditionnent son existence (ou celle d'un autre organisme) ». Autrement dit, il résulte de la combinaison des facteurs physicochimiques, biologiques et socio-économiques qui forment le cadre de vie des groupes humains.
Les publications de ce congrès mettent en valeur la diversité des relations entre les sociétés médiévales et leur environnement permettant aux médiévistes, quel que soit leur espace d'étude, de se réapproprier et de reconsidérer sous un jour différent des thématiques anciennes, tout en faisant dialoguer les approches matérielles, textuelles et iconographiques afin de croiser les regards sur les représentations et les pratiques sociales médiévales.
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