1986. Jean est un adolescent tranquille, timide et passionné de foot. Sa vie de fils de paysan dans son petit village ardennais va être bouleversée par sa rencontre avec Bernard, un citadin d'un an son aîné, un peu voyou, mais juste un peu. L'histoire que Jean raconte à la première personne est d'abord tendre et amusante. Mais peu à peu, il va découvrir l'âpreté du jeu amoureux et la barbarie du monde des adultes.
« J'étais un petit gars sans histoires, un peu grassouillet, pas très actif, sauf lorsqu'il s'agissait de cogner dans un ballon, et qui ignorait encore tout ce que le mot puberté charriait avec lui comme tonnes d'emmerdements. J'étais inscrit au club de foot du village voisin, à l'Union Sportive de Givry, chez les cadets. Je n'étais ni bon, ni mauvais, ni trop petit ni très grand, ni très rapide ni vraiment lent. Ni attaquant ni défenseur. Ça facilitait la vie des entraîneurs. « Jean, tu joueras dans l'entrejeu. » Dans les équipes d'âge, quand on n'occupe pas le poste de centre-avant ou de gardien, on est peu de choses. Et la pire des hontes, c'est d'être relégué dans l'entrejeu. L'entrejeu, ça sonne mou. Mou comme un ventre de supporter. Insipide et sans intérêt.»
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