Willy Bal (1916-2013), nommé
professeur en 1956 à l'Université
de Lovanium (Kinshasa), est
chargé d'y fonder une section de
philologie romane, la première
en Afrique. Parachuté dans
un continent dont il avoue
ignorer presque tout à l'époque,
il va s'initier à la linguistique
africaine et ouvrir des domaines
nouveaux pour la recherche : le
sort du français en Afrique et le
contact des langues sur ce même
continent.
Wallon «wallonnant» et «tiers-mondialiste»,
selon ses propres
termes, il aime expliquer que
cette paysannerie dont il est issu lui a fait découvrir bien des vérités
en Afrique. Francophone militant, respectueux des langues et des
spécificités africaines, il milite non pas pour défendre un français
de puristes, mais avant tout pour que le monde de la francophonie
devienne un monde de solidarités. «Solidarité par le français pour le
développement», tel est son credo.
À travers une douzaine de ses articles gravitant autour du français en
Afrique noire, publiés au lendemain de la décolonisation et s'échelonnant
sur 40 années (1966-2006), c'est toute l'histoire et la conception de
l'enseignement de la langue française en Afrique subsaharienne qui
sont rappelées ici, ainsi que la cohabitation tout aussi essentielle avec
les langues africaines indigènes et l'apport indéniable du français
d'Afrique au français universel. Un témoignage de premier plan sur la
francophonie africaine, par celui qui présida le conseil scientifique de
l'Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire.
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