«Punir est un mot enfantin, un fantasme d'enfance. C'est, à la
base, le fouet, la fessée, avec son élément de crainte et de jouissance.
L'intérêt de l'étude de Hesnard est d'avoir décelé les bases de cet
enracinement, de sa profonde intériorisation dont il faut se dégager.
Mais je n'ai pas l'intention de faire une étude psychanalytique
(ni n'en ai la possibilité) qu'il faudrait d'ailleurs compléter
avec d'autres compulsions, comme, en particulier, «la volonté
de savoir», compulsion cognitive et scopique, avec Foucault.
C'est pourquoi j'ai toujours laissé la punition de côté, lorsque j'ai
traité un peu de l'éducation, cherchant les «agencements» positifs
de désir, constructifs d'une société ou d'un «ordre sociétaire»
harmonique, non antagonique ni conflictuel. On ne sort pas de
l'offense à autrui, du dol, ou de «la faute» par la répression, mais
par le jeu des attractions. Et l'idée est toujours d'inventer des
attractions appropriées ; c'est par l'organisation, la composition de
l'attractif et non du répulsif ou répressif que l'on établit l'équilibre
collectif. Seule idée claire que je puisse avoir et soutenir sur ce point.
Le reste est circonstanciel.»
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