La Grèce est depuis plusieurs années au cœur de l’actualité en raison de la crise qui touche ses finances publiques, ainsi que de sa position sur les routes migratoires méditerranéennes. Ces nouveaux phénomènes s’inscrivent pourtant dans la continuité des périodes précédentes, où tensions géopolitiques comme immigration soudaine ont contribué à donner de ce pays une image d’altérité manifeste en Europe, et à développer au sein de sa société un sentiment de marginalité voire d’exclusion. Par la présentation d’enquêtes menées ces dix dernières années en Grèce, cet ouvrage rend compte de ces transformations à partir du renforcement, généralement vu comme une réaction à la mondialisation, du recours au passé et à la mémoire dans le fonctionnement de ses territoires. Différents exemples, pris dans les régions frontalières du pays, permettent ainsi d’illustrer comment la mondialisation y est allée de pair avec le renforcement apparemment paradoxal d’une multitude de liens et de réseaux qui se fondent sur un passé particulier. Sans ramener inexorablement vers les questions de permanences sociales ou de tradition, qui ont contribué à réduire la Grèce, les Balkans comme la Méditerranée à des lieux d’ethnicisation, de conservatisme ou de pratiques anticiviques, cet ouvrage rappelle que le Sud-Est européen demeure un laboratoire pertinent pour mener une analyse des relations passé/présent dans l’Europe contemporaine...
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