En gagnant mon pain
« Moi, je mourrai bientôt. Tu resteras tout seul et tu devras gagner ton pain toi-même. » C'est sur ces mots de son grand-père, en 1880, qu'Alexis est envoyé en apprentissage chez un parent éloigné. Il y apprend des rudiments de dessin, mais sert avant tout de souffre-douleur à la maisonnée. Un jour de trop grande amertume, il s'enfuit.
Gagner son pain, pour ce gamin de douze ans, ne sera jamais que survivre : commis chez un chausseur, oiseleur dans les forêts de Nijni-Novgorod ou plongeur dans les cuisines d'un bateau qui descend la Volga avec sa cargaison de bagnards. Dans ce monde sans pitié, seule la lecture lui ouvre des horizons, apaise son âme et glisse dans ses mains quelques atouts.
« S'il existe ce je ne sais quoi d'immense, de nostalgique, cette terre promise de l'âme que nous désignons du nom de Russie, alors c'est Gorki qui a su le mieux l'exprimer », a dit Alexandre Blok de ce récit qu'habitent les figures initiatrices du cuisinier Smoury, de la « reine Margot », riche veuve d'officier, du machiniste Iakov ou du peintre d'icônes Jikharev. Il est suivi du texte inédit Ma vie.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.