
Les colonies ont-elles été une bonne affaire pour
la France ? Jacques Marseille le pensait quand il
entreprit de dresser le bilan de la colonisation. Il
lui aura fallu établir les comptes de 469 sociétés
coloniales, examiner les chiffres du commerce
extérieur de la France de 1880 à 1960, dépouiller
les archives ministérielles et les papiers privés
de Paul Reynaud, Marius Moutet et de l'ancienne
Union coloniale pour comprendre au contraire à
quel point l'empire a constitué un boulet entravant
la modernisation du capitalisme français.
C'est l'histoire d'un divorce que cet ouvrage
retrace. Divorce entre une opinion progressivement
gagnée à la conscience impériale, par les
fastes de l'Exposition de 1931, la virile propagande
des films campant les héros du bled,
la géographie coloniale des manuels scolaires,
et un mouvement rassemblant la fraction la
plus moderne du patronat et des responsables
publics pour lesquels, comme le dira de Gaulle,
«la décolonisation est notre intérêt, donc notre
politique».
Parue en 1984, cette thèse, qui fait toujours
autorité, est augmentée de cinq études publiées
au cours des vingt dernières années.
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