Il est jeune, beau, charmeur. Au lendemain des Cent-Jours, à 35 ans, Élie Decazes accède au poste de préfet de police de la Restauration. Devenu le favori de Louis XVIII, il est nommé ministre de la Police puis, trois ans plus tard, ministre de l'Intérieur. Il est alors l'homme le plus puissant de France et devient fin 1819 un des plus jeunes présidents du Conseil de l'histoire. La faveur du roi, la volonté de gouverner la France au centre en rejetant les extrêmes lui attirent des haines profondes. L'assassinat du duc de Berry provoque sa chute. Nanti d'un titre ducal, il quitte le pouvoir pour ne plus jamais l'exercer.
Commence la deuxième partie d'une vie, celle d'un grand notable. Brièvement ambassadeur à Londres, il devient un pair de France influent sous la Restauration et la monarchie de Juillet. Grand référendaire de la Chambre des pairs, il préside aux travaux qui donnent au palais du Luxembourg et à son jardin leur aspect d'aujourd'hui. Épris de nouveautés, il multiplie les expériences agricoles et se lance dans l'aventure industrielle avec l'exploitation des forges de l'Aveyron, qui vont donner naissance à Decazeville. Il est également le Souverain grand commandeur de la deuxième obédience maçonnique française. À 80 ans, il meurt accidentellement au terme d'une vie dont Balzac, auquel il a inspiré plus d'un personnage, aurait pu écrire le roman.
Ignorée de ses rares biographes, qui ne se sont intéressés qu'à sa relation avec Louis XVIII, la vie de Decazes est ici restituée dans toute son ampleur, celle d'un jeune roturier originaire du Libournais devenu duc et pair, d'un petit juge devenu homme d'État, d'un propriétaire terrien devenu industriel.
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