Des quatre éléments - air, terre, eau, feu -, Jean Métellus
fait ici le sujet de quatre grands poèmes. C'est une décision
poétique simple, et merveilleusement féconde. Une scintillante
cosmologie se déploie dans ces vers, tout autre que celle de
la science moderne (que, par ailleurs, Métellus, médecin, est loin
d'ignorer).
L'autre des deux séries qui constituent ce recueil est celle des couleurs,
et c'est selon la logique de l'arc-en-ciel que Métellus compose
alors d'éclatants poèmes.
Une jubilation sensuelle et langagière règne dans tout ce livre.
Chacun des poèmes suscite frontalement ce dont il parle. Et, dans
de grandes (et néanmoins humbles, voire humoristiques) prosopopées,
les divers éléments ou les successives couleurs peuvent devenir,
pour le poète, autant d'interlocuteurs. À «l'air», les vers s'adressent
au «tu». Ou bien c'est «le noir» qui se présente somptueusement
lui-même : «Je suis l'ardeur inconnue...» L'homme, cependant, se
meut à travers toute cette profusion comme une silhouette fragile,
comme un être menaçant ou menacé : alors Métellus rejoint l'histoire
et, centralement, celle, tragique, d'Haïti.
Claude Mouchard
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