Je suis née avec la paume lisse,
Celle d'un mannequin de carton -
Aucune gitane n'y lira mon avenir -
Prison ou trahison.
On ne me prédira pas l'amour
Ni non plus la séparation -
Dans les magasins haut perchés de l'azur
Pour moi on a manqué de cordes
Quand au vif des mains on les a plantées.
Jamais on n'a scarifié mes mains,
Jamais on n'y a dessiné d'étoiles,
Ou tracé de lignes,
Il n'y a pour moi ni amour ni mort
Ni rencontres fortuites fatidiques.
(...)
Tout poète construit, à sa façon, un contre-monde. Elena Schwarz (1948-2010) plus que d'autres. Sa poésie, cousine de celle des grands poètes russes du fantastique existentiel et mythologique, Khlebnikov ou Tsvetaeva, parente de celle de Rimbaud dont elle revendique la proximité, invente un autre espace, achronique, décalé, kaléidoscopique, où pullulent des créatures hybrides, hommes, plantes et bêtes, surgies des légendes, des livres sacrés, comme de l'existence quotidienne. Un imaginaire foisonnant, doté d'une logique onirique, nourri des vieilles traditions ésotériques, engendre des entités qui soudain s'animent, se déploient, deviennent parlantes, désirantes, menaçantes...
La présente anthologie rassemble le meilleur de l'oeuvre lyrique d'Elena Schwarz, textes courts ou longues « visions-événements » qui composent un théâtre du poème.
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