Avec plus de 80 millions d'habitants, l'Égypte est aujourd'hui le
plus peuplé des pays arabes. La majorité des habitants se
concentre autour du delta du Nil, conférant au pays l'une des
densités les plus élevées au monde. Cette surpopulation
préoccupe les gouvernements depuis des décennies, mais les
politiques de limitation des naissances n'ont pas eu l'effet espéré
sur la fécondité qui reste élevée. Un des seuls pays arabes à ne
pas avoir réellement achevé sa transition démographique,
malgré une chute de la mortalité, l'Égypte demeure donc une
exception dans un paysage démographique en pleine révolution.
En rupture avec les explications classiques, l'auteur avance
l'hypothèse qu'il existe en Égypte plusieurs transitions démographiques
pour expliquer ce paradoxe. L'existence d'un planning
familial, la relative souplesse des autorités religieuses à cet égard,
les politiques mises en oeuvre, l'ouverture internationale ne
suffisent pas à renverser la tendance. L'explication de cette
résistance est à trouver dans les fondements même de la société
égyptienne - importance de la famille, nombre idéal d'enfants -,
et au niveau institutionnel, tant économique - marché du travail,
croissance - que socioculturel. Le poids du mariage, le rôle de
l'éducation et des médias, la dimension religieuse constituent
des leviers puissants sur les comportements individuels.
Au coeur d'une région stratégique, l'Égypte joue un rôle-clé au
Moyen-Orient et son évolution démographique future constitue,
pour le pays et la région, un défi majeur.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.