Ce volume rassemble pour la première fois en français les écrits de jeunesse russes que Georges Gurvitch (1894-1965) consacrait à l'histoire de la philosophie du droit. Il s'ouvre sur «Pravda Voli Monarshej» de Théophane Prokopovitch et ses sources européennes (Grotius, Hobbes, Pufendorf) qui parut en 1915. Cet ouvrage, qui décida de la carrière académique de Gurvitch, est suivi de Rousseau et la Déclaration des droits. L'idée des droits inaliénables dans la doctrine politique de J.-J. Rousseau, un opuscule que Gurvitch publia en 1918. Ce volume s'achève par un article de 1922 qui porte sur l'idée des droits inaliénables aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Au fil de ces textes, Gurvitch développe les grands axes de sa pensée qui formeront l'arrière-plan de ses recherches parues dans l'entre-deux-guerres. Ils indiquent notamment les premiers jalons de la jonction entre philosophie du droit et sociologie, objet de la quête du penseur, avant de la stabiliser en 1931 à travers l'idée de droit social. Ces textes découvrent également tout un pan méconnu d'influences intellectuelles russes auxquelles Gurvitch a durablement puisé pour élaborer son système, et qu'il essaiera de faire reconnaître auprès des philosophes et sociologues en Allemagne, en France et aux Etats-Unis.
Les matériaux rassemblés en fin de volume permettent d'aborder les textes présentés du point de vue de leur teneur intellectuelle et de leur poids dans la biographie de l'auteur. Il s'en dégage l'image d'un jeune juriste très tôt considéré par ses contemporains et ses professeurs qui le jugent en égal, le recensent et le critiquent - échanges en partie inédits dont Gurvitch entretiendra d'abord la lettre puis le souvenir à travers l'ensemble de son oeuvre.
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