Comment survivre à l’absence ? Pour répondre à cette question, la phénoménologie retrouve d’abord la force de son geste premier : suspendre l’évidence de la présence. Mais là où la phénoménologie voudrait la réduire, l’absence résiste : aucune présence ne s’y fait jour. L’absence est impossible à compenser, il faut composer avec elle et prendre la mesure de son jeu avec la présence – jeu brisé dans l’anorexie et la mélancolie, où l’absence met la vie elle-même à l’épreuve. La psychanalyse fait alors entendre autrement la question de l’absence. Elle est ici refusée à la négativité, à la carence. Elle est pensée avec ses plis et ses espaces, comme autant de sources : ressources d’altérité, de différence, de singularité. L’absence devient ainsi un opérateur clinique, quand elle n’est plus le signe d’un manque mais vient en inscrire le bord.
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