« Écologie et révolution », pacifier l'existence
Juin 1972 : André Gorz, penseur et journaliste connu sous le pseudonyme de Michel Bosquet, organise à Paris un colloque intitulé « Écologie et révolution ». Parmi la liste des intervenants, une « star américaine », Herbert Marcuse, fer de lance de la nouvelle gauche encore tout auréolé de l'immense succès qu'a rencontré sa pensée auprès de la jeunesse occidentale révoltée.
À une époque où l'écologie n'est encore qu'un sujet de préoccupation secondaire, Gorz et Marcuse font figure de pionniers. Partant l'un comme l'autre du constat qu'exploitation de la nature et aliénation de l'être humain vont de pair, ils se rejoignent dans la remise en cause de la grille d'analyse du marxisme orthodoxe, pétrie de productivisme, renouvelant ainsi la critique de la société industrielle avancée. Cette confluence intellectuelle, dont ce livre retrace les étapes-clés, constitue l'une des contributions essentielles à l'émergence de la matrice doctrinale de l'écologie politique, ouvrant la voie vers une pacification de l'existence.
Dans la première partie de cet ouvrage, Christophe Fourel et Clara Ruault réinscrivent la rencontre d'André Gorz et Herbert Marcuse dans l'histoire de la pensée critique. La seconde partie se compose de textes d'André Gorz relatifs à Marcuse, de leurs interventions respectives lors du colloque de 1972 ainsi que d'un long entretien inédit.
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