La Nouvelle-Guinée est le dernier pays où l'on peut observer, photographier et filmer les différentes phases d'élaboration d'outils en pierre polie par les populations locales. Ecrit par et pour des préhistoriens dans le but d'études comparatives avec les industries lithiques préhistoriques, l'ouvrage apporte par ailleurs une contribution unique sur le plan ethnographique.
Aujourd'hui, en Nouvelle-Guinée, le front de colonisation occidentale vient d'atteindre les dernières communautés qui utilisent encore la hache et l'herminette à lame de pierre polie, condamnées à une disparition rapide devant l'afflux des haches en acier. A partir de ces conditions exceptionnelles d'observation, les auteurs proposent l'étude de la hache de pierre, outil par excellence de la reproduction technique de sociétés agricoles en ambiance forestière à régénération rapide. De la roche brute à la lame tranchante seront détaillées les étonnants savoir-faire des fabricants et des utilisateurs lointains. Ces outils d'abattage sont intimement liés aux mutations des milieux naturels et à la sédentarisation des sociétés agricoles ; ils évoluent ainsi en rapport direct avec les transformations de la forêt et l'évolution des modes de faire-valoir. Mais, en circulant dans la ronde des échanges, la lame de pierre polie est aussi un vecteur de cohésion ou de concurrence sociales et culturelles. L'outil, alors symbole anthropomorphe, est géré au seul profit des hommes, comme le sont les femmes, les porcs, le sel, les coquillages et les plumes, au centre de la reproduction sociale. Cet ouvrage d'ethnologie des techniques s'adresse aussi à ceux des préhistoriens qui cherchent à prendre du recul par rapport aux traditions et aux certitudes scientifiques du monde occidental. De plus, il aborde des problèmes qui nous concernent tous : les variations de la densité de population comme signe des crises et des évolutions sociales et techniques.
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