Lyon, 1832. Le soulèvement des ouvriers lyonnais de la soie s'est soldé par un massacre. Les canuts fondent à présent leurs espoirs sur deux institutions : le journal L'Écho de la Fabrique, où ils chroniquent leurs difficultés ; et le conseil des prud'hommes, dont leur révolte a permis la réforme. Mais les négociants, avec le soutien du pouvoir orléaniste, cherchent à saboter ces biens communs.
Nous suivons l'émergence accidentée d'une conscience de classe, qui peu à peu prend la place de la solidarité corporatiste. S'affrontent alors les partisans de la lutte et ceux de l'accommodement.
Née d'une commande de l'Opéra de Lyon, la pièce est le fruit d'une double enquête : sur la situation des canuts entre les deux révoltes de 1831 et 1834, et sur les conditions d'exercice du travail aujourd'hui. C'est à la croisée de ces préoccupations que se situe le texte, pièce historique emplie de résonances contemporaines. Il est prolongé par un essai de l'auteur (Faire son travail), qui problématisé la relation de la pièce à ses sources historiques et à son contexte d'éclosion, ainsi que par un texte de Marie Evreux (Mille manières de braconner), qui relate l'aventure de la création du spectacle en une période particulièrement troublée.
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