« J'ai passé deux ans et demi de ma vie dans le ghetto de Varsovie. J'ai survécu à la vague de déportations de 1942. Le 18 janvier 1943, lors de la deuxième rafle, j'ai reçu l'ordre de descendre dans la rue en même temps que mes amis et voisins. »
Ainsi débute le récit de Zofia Rubinsztejn (épouse Kubar, 1915-1991), jeune universitaire qui réussit à échapper de manière inespérée à la colonne de captifs que l'on emmenait à leur mort lors de la Grande Déportation des Juifs du Ghetto de Varsovie commencée en 1942. Elle parvint ensuite à s'évader du ghetto et à se réfugier dans le « secteur « aryen » » de Varsovie. Comment y survivre sans argent, sans papiers, sans emploi et sans logement ? Comment échapper aux rafles, aux dénonciateurs et aux maîtres chanteurs en dépit du sang-froid, du flair et de la lucidité dont elle sut faire preuve ?
Si la plupart des appels au secours qu'elle adressa à ses amis et connaissances non-juives d'avant-guerre se heurtèrent au silence, elle put compter cependant sur l'assistance de la principale du lycée où elle avait fait ses études secondaires, nouer des liens d'amitié avec diverses personnes ayant su résister à l'antisémitisme ambiant - qui continuait à imprégner en profondeur la population de la capitale au moment du soulèvement national du mois d'août 1944 - ainsi qu'avec des ecclésiastiques rencontrés dans le cadre de ses activités pédagogiques clandestines.
Quarante ans plus tard - alors qu'entre-temps l'infâme campagne antisémite déguisée en antisionisme déclenchée par Gomulka en 1967 l'avait contrainte à immigrer aux États-Unis - elle a décidé de consigner ses souvenirs. Pour une des personnes qui l'ont abritée au risque de leur propre vie, Zofia Kubar a obtenu le titre de Juste parmi les Nations.
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