Pascal Dusapin est aujourd’hui le compositeur français vivant le plus célèbre. Il a composé, depuis quatre décennies, selon diverses manières, toutes atonales et néanmoins de plus en plus « accessibles » au public.
La plus récente (son « troisième style »), empreinte de lyrisme, ne s’interdit plus les envoutantes textures de cordes, et serait en quelque sorte néo-romantique mais dans le strict cadre du timbre. La première, encore xénakienne, hérissée de quarts de tons et de tremoli néo-expressionnistes, était celle des années 1980. La seconde occupe cet ouvrage. C’est ce qu’on appelle « l’intonation ». Dusapin, durant les années 1990, assoie une « modalité restreinte » qui semble imiter, à l’instrument, les prosodies de la voix parlée. Il en résulte une permanence incantatoire, qui parle littéralement à l’auditeur.
Ce livre commence par examiner comment la linguistique pourrait admettre de petits modes musicaux dans la parole. Puis on tente de présenter, techniquement, « l’intonationnisme » de Dusapin, qui culmine peut-être dans Watt (1994), le concerto pour trombone. Enfin on dégage une esthétique, l’écho. C’est une approche du tréfonds commun à l’homme et à l’animal, « sale », archaïque, prosaïque, en réaction historique aux scientismes sériels puis spectraux, et qui replace la voix, en tant qu’affect brut, au cœur de la musique contemporaine.
Cet ouvrage est une réédition de Pascal Dusapin. L’intonation ou le secret (éditions mf, 2002), réaménagée et actualisée en son introduction.
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