D'une noblesse l'autre
À la question classique « qu'est-ce que la noblesse ? », ce livre apporte une réponse inédite : en tant que rapport social inscrit dans le temps, la noblesse ne peut être envisagée de la même manière entre le début du XVIe et la fin du XVIIIe siècle. Les définitions qui en ont été données, les pouvoirs, les pratiques et les comportements des acteurs qui lui étaient associés, les constructions symboliques qui ont été élaborées pour la légitimer ont évolué au cours de l'époque moderne.
L'étude des manières de transmettre les biens, des usages des termes de parenté, de l'anthroponymie, des comportements démographiques, des façons de concevoir la famille noble, est mise en regard de la politique royale et des nombreux textes qui ont pris position sur la définition du second ordre. Élie Haddad montre ainsi que la noblesse du XVIIIe siècle, celle dont la mémoire et la tradition persistent jusqu'à nous, était alors une construction récente résultant des changements socio-politiques de l'Ancien Régime. Conçue au début du XVIe siècle comme une qualité attribuée localement à des familles seigneuriales, parfois à des personnes, la noblesse fut pensée à partir du règne de Louis XIV comme un statut, juridiquement défini par la monarchie à l'échelle du royaume, abritant certes des disparités et des tensions, mais régi par les mêmes règles et devant fournir ses preuves à l'administration royale.
En redonnant ainsi son historicité propre à ce qui est devenu une catégorie sociale, ce livre entend mieux appréhender les dynamiques qui ont travaillé en profondeur la société française et le régime monarchique entre Renaissance et Révolution
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