Cet ouvrage, qui se veut une contribution à l'anthropologie politique africaine, développe les analyses que Luc de Heusch, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, a consacrées durant de nombreuses années aux relations complexes du pouvoir et du sacré.
Tout d'abord l'auteur examine la nature opposée de l'autorité des chefs de lignage et des maîtres de la forêt (nkúmi) chez les Tetela et les Hamba du Congo (alors colonie belge), deux peuples parmi lesquels l'auteur a séjourné en 1953 et 1954.
Soucieux de reconstituer un processus historique, il recherche, dans la grande forêt de la Cuvette centrale, l'origine des maîtres de la forêt. Là, de nombreux peuples connaissent l'institution du nkúmú, chef sacré, dont dérivent les nkúmi des Hamba. Or des nkúmú aux nkúmi, une transformation profonde s'est opérée : s'interrogeant sur le processus de désacralisation qui accompagne cette diffusion, Luc de Heusch met l'accent sur le faible développement des préoccupations magico-religieuses dans le complexe culturel tetela et hamba où prédomine le souci d'inscrire le phénomène politique dans le cadre du potlatch.
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