Chaque village de Corse, ou peu s'en faut, possède un monument dédié aux morts tombés lors de la Grande Guerre. L'île, bien qu'éloignée des champs d'horreur, perdit en effet un très grand nombre de ses enfants en âge de porter les armes. L'érection d'un monument, les souscriptions nécessaires, les cérémonies annuelles qui se déroulèrent ensuite ponctuèrent l'après-guerre et se perpétuèrent durant des décennies. L'inscription sur les plaques des noms de tous ceux qui ne devaient pas rester anonymes affirmait le souci de placer la mémoire et le souvenir au coeur du projet communal et plus largement de la société tout entière.
L'enquête ethnohistorique menée par les auteurs recense l'ensemble des monuments et propose un analyse de ce qui se trouve bien souvent être les « premiers et parfois seuls monuments publics » investis qui plus est d'une fonction purement symbolique.
L'esthétisme de l'époque, auquel on a tendance à ne plus être sensible aujourd'hui, reste inscrit dans les paysages de nos villes et de nos campagnes. La présence de ces monuments - à défaut souvent du souvenir réel - témoigne de la perception que les hommes avaient de leur société, même si leur clé de lecture tend à s'effacer avec le temps.
Un CD rom accompagne cet ouvrage et propose le corpus photographique réuni à l'occasion de l'enquête ainsi qu'un tableau synoptique et analytique de tous les monuments répertoriés.
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