Ce que l'homme possède de plus profond c'est sa peau, déclarait en forme de boutade Paul Valéry. C'est de cette «profondeur» paradoxale que Les imaginaires du corps, réflexion collective menée sous la direction de Claude Fintz, tentent de décliner les différents aspects en analysant comment le corps peut être saisi, c'est-à-dire en dernier ressort «imagé», ou, mieux encore, imaginé, en une multiplicité souvent contradictoire. En effet quel rapport peut exister entre ces différents corps : corps mis en mots des poètes, corps sommés de devenir eux-mêmes, œuvre d'art des danseurs et des athlètes, corps souffrants et médicalisés que prennent en charge les travailleurs sociaux ? Le corps, dans son ambiguïté, se présente comme un paradoxe irritant pour la pensée toujours en surplus de sens, ailleurs, autrement alors même qu'il est intimement vécu comme un. Là se situe pour chacun de nous le sens ultime, le point par où le questionnement sur l'humain s'enracine, questionnement que les bouleversements apportés par la technique et les nouvelles biologies rendent encore plus pressant.
P. Plouvier
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