Devenir un sujet « humanisé » est l'enjeu profond de tout travail psychothérapique. Qui plus est quand celui-ci utilise la médiation du corps, dans l'objectif d'éprouver son corps, de l'habiter, de se sentir vivant à l'intérieur de sa maison-corps.
À travers sa clinique du bébé, de l'enfant et de l'adolescent, Catherine Potel interroge le travail du thérapeute qui écoute le corps de l'autre avec son corps, son regard, ses perceptions. Pour cela, elle développe la notion de contre-transfert corporel. Elle conceptualise ainsi le cheminement interne du thérapeute, qui se trouve souvent confronté au bruit et à la fureur, au chaos ou à l'opacité d'une motricité détournée de ses fonctions d'expression et de symbolisation, alors que la construction du sujet dans sa globalité est parasitée, perturbée, empêchée.
Grâce à Jomo, Élise, Rosé et les autres, elle montre à quel point l'écoute contre-transférentielle du corps des patients est un préalable à l'aide qu'on peut leur apporter pour la reprise de leur développement et leurs processus de subjectivation.
Ce travail de mise en pensée du primitif permet au patient de trouver ou retrouver sa capacité de transformation des sensations en émotions, en sentiments, en pensées, en langage. Le propre de l'humain.
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