L'opéra français est fortement déterminé par son lien avec l'État, depuis son institutionnalisation par Louis XIV, qui consacra le genre de la tragédie en musique, jusqu'à l'inauguration en 1989 de l 'Opéra Bastille, voulu par François Mitterrand, à l'occasion des festivités du bicentenaire de la Révolution.
Le XIXe siècle est en France l'ère du piano, des virtuoses, des concerts symphoniques, de la mélodie et des salons mais, plus que tout, il est le temps de l'opéra. À Paris, en province et dans les colonies, sous sa forme spectaculaire ou par ses innombrables arrangements, ce genre déjà plus que séculaire infiltre toute la vie musicale et demeure l'objet d'attentions particulières des pouvoirs qui se succèdent, du Consulat aux débuts de la IIIe République. Il continue à évoluer et à se ramifier, avec le grand opéra, l'opéra-comique, l'opérette et l'opéra de salon, s'enrichit d'apports étrangers, de Rossini à Wagner, s'incarne dans des bâtiments qui participent de l'identité d'une ville, ainsi qu'en témoigne le Palais Garnier, et touche les diverses couches de la société. L'opéra est donc tout autant un phénomène culturel d'une ampleur considérable qu'un objet artistique, le résultat d'une industrie que le fruit d'une esthétique. Sollicitant les yeux, les oreilles et les émotions, manipulant les idées comme les imaginaires, il reflète et concentre son époque.
Outre quelques titres mondialement connus - Carmen, Faust, Manon, Orphée aux Enfers... -, ce sont des centaines d'oeuvres que ce siècle a créées. Ce continent lyrique restait à explorer dans la diversité de ses aspects. Une histoire s'imposait donc pour en faire le récit et en décrire les mécanismes, pour en reconstituer les valeurs et les tendances, pour suivre ses acteurs et découvrir ses institutions, ses salles, ses pratiques, ses thèmes, ses productions...
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