L’actualité d’un livre aussi significatif dans le parcours philosophique d’un auteur que Le bruit du sensible est souvent prétexte à interroger la place qu’occupe une pensée dans la vie intellectuelle contemporaine. À ce titre, l’œuvre de Jocelyn Benoist est particulièrement éloquente d’un questionnement qui, venu de la phénoménologie, s’est peu à peu ouvert à des enjeux qui excèdent le registre phénoménologique, voire qui le désertent avec fidélité, c’est-à-dire avec un esprit critique, vigoureux, et d’une extraordinaire fécondité. Jocelyn Benoist nous mène sur la voie d’un chemin sans retour en direction du sensible. Le sensible découvert comme dimension à part entière de la réalité elle-même (et non de notre rapport à la réalité), autrement dit de notre appartenance de plain-pied à la réalité, dont une certaine philosophie a pu croire que nous en étions séparés et qu’il nous fallait, par le biais de la perception, y accéder. Tel est le bruit du sensible, celui d’un être à part entière, et non plus d’un apparaître distinct de l’être servant de sas d’accès intentionnel ou conceptuel à celui-ci. Les contributions réunies dans le présent volume se veulent apporter un contrepoint à cette résonance équivoque et tentent de cerner au plus près ce que Jocelyn Benoist entend substituer au sens perceptuel de la phénoménologie, à savoir la notion de bruit.
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