Ne s’intéressant, à l’époque de l’adoption du Code civil, qu’à l’existence publique des personnes humaines, le droit des personnes s’est élargi à la protection des êtres humains. À tous, et de manière égale, ont été reconnus des droits au respect, de la personnalité, respect du corps. Lumineux dans cette démarche, le droit a révélé au passage des trous noirs quand il lui faut statuer sur la condition de l’être avant la naissance ou après la mort. L’objectif de protection s’est par ailleurs brouillé au contact de l’individualisme libéral soutenant la revendication de droits de disposer du corps ou d’exploiter la personnalité. Les volontés individuelles se heurtent toujours à des interdits pour forcer au respect de l’être humain – non-patrimonialité du corps, règlementation du cadavre – mais le droit des personnes est à un moment crucial de son évolution sous la pression d’aspirations à l’autodétermination.
Le trouble est plus profond encore. Conçu par et pour les êtres humains, le droit des personnes n’est plus leur domaine réservé. Ses règles sont empruntées par les personnes morales. Surtout, la personnalité juridique est convoitée pour d’autres entités, vivantes et sensibles – les animaux – ou pourvues d’une intelligence artificielle – les robots cognitifs. Recentré sur l’humain, il est en outre défié par l’ambition de certains de trafiquer l’espèce humaine dans le but, prétend-on, de l’améliorer : l’individu augmenté serait la créature promise par la technoscience.
Face à ces questions, et d’autres aussi, plus classiques, cette seconde édition, mise à jour et enrichie, fait se côtoyer la modernité juridique de la personne et le sens humain du droit. Il se destine ainsi conçu, à un large public, des étudiants en licence aux candidats à des examens ou concours professionnels (CRFPA, ENM…).
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