Les biens après les personnes : d'emblée distingués des personnes, mais, à elles, aussitôt
rattachés. Comme si personnes et biens constituaient les bases inséparables, les colonnes jumelles
de l'ordre élémentaire qu'institue le droit civil : l'être et l'avoir. Les deux verbes que conjuguent nos
études premières forment un couple. Et il est frappant que, l'un aussi bien que l'autre, les éléments
de ce couple soient, pour chacun, des données immédiates de conscience. Nous croyons savoir ce
que nous sommes et ce que nous avons. L'affirmation de notre personnalité et le sens de notre
possessivité sont en nous, fondamentalement, deux appétits spontanés. Les biens, c'est bon. Ce
sont les choses, les bonnes choses de cette terre : la terre, ses prés, ses champs, ses forêts et, dessous,
dessus ou derrière - veaux, vaches, cochons, couvées ? - les fruits, les maisons, palais, châteaux, jardins
et domaines, l'or, l'argent, les bijoux, les richesses, les mille et un trésors et joyaux de la sueur
ou de la chance. Voilà, dirait-on, l'objet du droit des biens.
Le droit patrimonial est l'ordre des valeurs pécuniaires. Il règle la possession des richesses :
l'ensemble des relations juridiques qui peuvent naître de la production, de la détention, de l'exploitation
et de la circulation des biens. Il est le droit de la valeur-argent contrairement au droit
extrapatrimonial foncièrement non monétaire. Le droit des biens forme la base du droit patrimonial,
gouvernant l'ensemble des éléments qui composent le patrimoine.
Après la présentation des notions fondamentales, communes à tout le droit patrimonial,
le droit des biens est étudié en deux parties consacrées, respectivement, aux aspects généraux de
la théorie des biens et aux règles particulières à chaque espèce de biens.
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