En 1970, les parlementaires français votent une loi qui pénalise l’usage privé de stupéfiants. La loi du 31 décembre 1970, toujours en vigueur actuellement, donne naissance à une série de mesures politiques à la fois pénales et sanitaires. À la fin des années 1980, la propagation de l’épidémie de sida parmi les toxicomanes interroge les choix antérieurs en matière de gestion des drogues illicites. Les toxicomanes sont parmi les premières victimes de l’épidémie. Des mesures sont prises, labellisées sous le terme « réduction des risques liés à l’usage de drogues » : programmes d’échanges de seringues, extension des traitements de substitution, ouverture de lieux d’accueil pour toxicomanes actifs, etc. Ces actions susciteront des conflits et controverses entre professionnels, ainsi qu’avec les voisins des sites où elles seront entreprises. En répondant à une question centrale « comment des acteurs qui s’opposent en tout, parviennent-ils à coexister, voire à coopérer ? », cet ouvrage analyse la façon dont les conflits, autour de l’action publique, accèdent ou non à des compromis et règlements. Partant d’une étude des conflits autour des mesures de réduction des risques, l’auteure s’interroge sur les formes de coopération entre professionnels, ainsi que sur les moyens mis en oeuvre pour répondre aux plaintes de riverains. In fine, le livre souhaite ouvrir une réflexion sur les modalités du « vivre ensemble », leurs limites et les techniques inventées pour les dépasser à l’échelle urbaine.
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