Le choix des poètes de cette anthologie revient à Constantin Abaluta, poète, prosateur, auteur d'une grande anthologie en roumain. La Poésie roumaine après le proletcultisme. II a réuni ici, nous dit Sorin Alexandrescu, « tous ceux qui ont su se désengager politiquement et/ou échapper à la mainmise des autorités roumaines sur la culture à partir des années 60... Au début des années 60, la nouvelle génération de poètes a réussi, grâce à certains événements politiques favorables, à changer, en grande partie, le climat institutionnel aussi bien que le discours littéraire. C'est dans ce clivage qu'émerge une " poésie autre ", au-delà du réalisme socialiste, qu'elle se libère de l'emprise du politique et renoue les liens avec les traditions de l'entre-deux-guerres. »
Ce qui caractérise les poètes de cette anthologie, c'est « une certaine fidélité à soi-même, voire une sérénité, en dépit du désespoir qui émerge inopinément des plis des textes... Nos poètes tournent le dos à l'euphorie, à la rhétorique du sentiment, à l'espoir - semblable à celui de leurs collègues tchèques - que le communisme pourra adopter un jour un visage humain. En fait, ils ignorent volontairement le social, le politique, l'histoire... Par contre, leur regard semble percevoir seulement le petit monde du quartier, le quotidien - L'abysse se cache dans les petits objets. /En vain la cherches-tu dans l'apocalypse, dit Gheorghe Grigurcu - les mondes minuscules des insectes ou des fleurs, l'espace de la maison - opposé, presque par principe, tant à l'espace intérieur qu'au macrocosme politique (il faut pourtant dire que cet extrême minimalisme connaît une exception dans ce volume, à savoir le tragique agressif de la poésie d'Angola Marinescu). » (Sorin Alexandrescu).
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