Dostoïevski, c’est « le seul qui m’ait appris quelque chose en psychologie », disait Nietzsche. (André Gide)
En entrant dans l’œuvre et dans l’existence de Dostoïevski, (l’un des grands écrivains russes) je convie le lecteur à une promenade toujours triste, souvent effrayante, parfois funèbre.
Né à Moscou, le 12 octobre 1821, Dostoïevski perd sa mère en 1837, et son père en 1839. Il étudie à Saint-Petersbourg, dès 1837, avec son frère Michel. Il entre à l'École du Génie militaire, en 1841; il donne sa démission en 1844. Il vit dans la misère jusqu'en 1846, où il publie avec succès les Pauvres Gens. De 1847 à 1849, il donne sans succès plusieurs nouvelles et romans.
Impliqué dans l'affaire des Pétrachevtsy, il est arrêté en mars 1849, condamné à mort le 22 décembre 1849; commué en quatre ans de travaux forcés et à la déportation, il part pour la Sibérie, le 25 décembre 1849.
Il vit au bagne, de 1850 à 1854; il en sort le 2 mars 1854. Il est incorporé, comme simple soldat, dans un régiment sibérien; il y sert deux ans; et libéré en 1856, sans aucunes ressources, il se remet à écrire...
De 1875 à 1877, il édite une brochure périodique, dont il est le seul rédacteur, et qui fonde, soudain, sa gloire. Le Journal d'un Écrivain obtient un succès immense. Il fait plus pour Dostoïevski, cent fois, que tous ses chefs-d'œuvre ensemble. À 56 ans, il devient la voix de la Russie même. Il est l'écrivain national de son pays. En toute circonstance, il parle désormais pour la nation: à propos de Pouchkine ou de Nékrassov, au sujet de la guerre contre les Turcs, aux étudiants, aux juges. Il a pour lui le peuple et les lettrés.
En 1880, il écrit les Frères Karamazov.
Il meurt le 28 janvier 1881 à Saint-Petersbourg. On lui fait des funérailles à la Victor Hugo. Quarante-deux députations suivent le convoi, et représentent toutes les classes de la société. Le cortège s'étend sur la longueur d'une lieue.
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