Chacun sait que les femmes mettent au monde les enfants et que
les hommes n'ont pas ce pouvoir, mais la pensée occidentale moderne
tend à effacer cette prérogative féminine et l'asymétrie native
des sexes. Non moins que l'art ou la littérature, les sciences humaines
répugnent à caractériser la femme par sa capacité à donner
la vie. L'anthropologie structurale voit en elle un objet d'échange
permettant de nouer des alliances plutôt que le vecteur de la continuité
des générations ; la théorie oedipienne fait de la mère elle-même
un objet libidinal plutôt qu'une gardienne de la vie.
Confrontant de nombreuses données ethnographiques et cliniques
avec leurs interprétations communément reçues, cet ouvrage tente
de mettre au jour les racines de cette dénégation. Paraissant à l'occasion
du centenaire de Totem et tabou, il vise à réhabiliter son principal
objectif : ébaucher une anthropologie postulant une source
commune à la famille et à la religion, et cherchant à comprendre
comment les rituels parviennent à conjuguer la violence et le sacré,
à entrelacer don de mort et don de vie.
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