Deuxième best-seller après la Bible, Don Quichotte doit certainement son succès international, dès sa parution, à son pouvoir de guérir la mélancolie. Telle est la thèse audacieuse et argumentée de Françoise Davoine. Cervantès a chargé Don Quichotte, « son vieux fils fou », de mettre en scène les épreuves qu'il a traversées de son vivant et leur résolution. Le livre décrit comment les crises successives du chevalier errant sont une façon de faire revivre les guerres auxquelles a participé Cervantès, dont la bataille de Lépante ou son esclavage au bagne d'Alger. Ainsi, les crises de folie montrent ce qui ne peut se dire dans les silences des familles, autour de traumatismes majeurs. En même temps, Cervantès indique avec génie le moyen d'en sortir.
Le livre suit donc les différents épisodes du Don Quichotte, ouvrant progressivement le champ des batailles, tel l'épisode des troupeaux de moutons, où l'on voit se profiler une guerre internationale, sur les mêmes fronts qu'aujourd'hui au Moyen-Orient. Nous accompagnons Don Quichotte dans la tourmente, jusqu'à trouver réunies autour de lui plus de trente personnes qui, grâce à son travail d'analyste, ont pu renouer des liens et réinventer un monde fiable.
En réalité Don Quichotte nous apprend comment faire avec l'un des fléaux de notre temps, la dépression suicidaire à laquelle il s'adresse nommément. C'est également un manuel de la vita beata, la vie heureuse.
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