Pris entre une mère juive envahissante et un père occupé à jouir de la vie, Nathan s'épuise à ressembler à un don Juan sans parvenir à être autre chose qu'une sorte de Don Quichotte. C'est à sa psychanalyste qu'il fait le récit de ses échecs passés : expériences sexuelles ratées, mariages malheureux, vaines tentatives de séduction qui se sont heurtées à la vague ultra-féministe des années soixante-dix. Nathan ne se prive pas de broder sur certains épisodes, car ce bavard malchanceux est un homme pour qui fiction et vérité s'entremêlent continuellement.
Impuissant et lucide, il assiste au dévoiement de sa profession de journaliste. La disparition de ses parents marque le point où sa destinée bascule.
Robert Menasse, qui parodie ici avec une verve comique jubilatoire la tradition du « roman d'éducation » - le livre a pour sous-titre L'éducation au désir - se livre à travers son héros à une réflexion sur l'amour et la différence des sexes.
C'est à Woody Allen que l'on songe, autant qu'à Philip Roth ou Michel Houellebecq desquels il est proche par l'ambition de mener avec les armes du roman un combat sans merci contre les monstres dérisoires de la modernité.
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