La fossette
Disque de rupture sentimentale, La Fossette présente ses fêlures sous un baume analgésique glacial. Une météorologie intime donne le la de chansons où domine la culture new wave des années 1980. Sous l'influence de son cercle des beaux-arts de Nantes, Dominique A y ajoute par touches quelques greffons expérimentaux décrochés des avant-gardes artistiques.
Disque de rupture esthétique, gravé sans le filtre des studios dans des conditions domestiques par un musicien seul aux commandes, cette musique de chambre d'adolescent garde ses imperfections. Avec ce paradoxe : sa puissance d'évocation, elle la puise dans la mise à nu même de ses fragilités et de ses pauvres moyens. C'est ainsi qu'un soir de 1992, le vibrato androgyne de Dominique A entre, à bas bruit, dans le coeur de milliers d'auditeurs de la principale radio nationale.
« À cette époque, raconte Dominique A aux deux auteurs du livre, le fronçais était honni par les amateurs de musique indépendante. » Pour tous ceux qui ne se reconnaisse^ ni dans la variété française ni tout à fait dans le rock français d'alors, c'est une voie réouverte. Un chemin de traverse où Dominique A aura connu le succès du défricheur.
Discogonie
Formé par la contraction de « discographie » et de « cosmogonie », le terme « discogonie » désigne l'intérêt particulier de cette collection pour les microsillons creusés par les artistes de la musique enregistrée.
Il s'agit de considérer qu'un vinyle. ce trou noir qui opère trente-trois révolutions par minute sur une platine, est le récit sonore du commencement d'un monde propre au groupe de musiciens qui l'a gravé, dont le big-bang serait l'impact du tout premier son, et dont les sept jours de la Création seraient ramassés sur quarante-cinq minutes environ.
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