Domestiques agricoles et servantes de ferme étaient logés et
nourris par l'employeur. Sous le couvert de partager la «vie de
famille» de celui-ci, ils étaient en réalité assujettis, sans paix ni
trêve, au rude travail de la ferme du matin au soir. La
réglementation du travail en agriculture n'était pas respectée. Ces
exploitations familiales, inférieures par leur superficie aux
grandes exploitations du Bassin Parisien, étaient beaucoup plus
nombreuses que ces dernières. Elles recouvraient, dans les années
1950, quatre-vingt pour cent de l'espace agricole en France. Ces
domestiques et servantes représentant environ soixante pour cent
de l'ensemble des salariés agricoles étaient plus nombreux qu'il
n'y paraissait.
De plus, ce sont soixante-seize pour cent de cet ensemble des
salariés agricoles qui étaient logés par les employeurs, de sorte
que de nombreux salariés «horaires» du Bassin Parisien, entre
autres, subissaient la cruelle loi du logement dit «accessoire au
contrat de travail». En clair, avec ou sans famille : plus de travail,
plus de logement.
La tragédie des ouvriers agricoles est inscrite dans ces données.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.