En décembre 1976, le fanzine britannique Sideburns publie un dessin - trois accords en tablature gauchement esquissée - avec cette légende : « Voici un accord, en voici un autre, en voilà un troisième, maintenant monte ton propre groupe ». En janvier 1977, les Buzzcocks sortent le premier disque entièrement autoproduit de l'histoire du punk rock et en verident 16 000 exemplaires en six mois. Le credo majeur de la scène punk rock primitive est né : « Do it yourself ! » (DIY). Très vite, groupes, fanzines, labels et festivals indépendants prolifèrent. En rupture proclamée avec l'industrie du disque, ce petit entreprenariat punk donne naissance à une scène musicale explosive au coeur des années de plomb, lieu d'expression de toutes les radicalités et de toutes les marges.
Trente ans plus tard, le bilan peut sembler amer. Dans le sillage des Sex Pistols dès 1977, nombre, de groupes ont signé de juteux contrats avec les majors, les plus gros festivals sont désormais organisés par de grandes marques commerciales, l'imagerie et les icônes du punk rock ornent les affiches publicitaires. La scène punk tout entière semble avoir été retournée comme un gant par la main invisible du marché. Ce livre, véritable invitation à l'action, analyse les ressorts du régime DIY. Il montre que, tout en portant en germe les conditions de sa récupération par le système, il est néanmoins au fondement d'expériences artistiques et politiques originales pour ceux qui, comme les Anglais Crass ou les Américains Fugazi, ont continué à mettre l'autodétermination au principe de leur action.
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