Nos récits s’entrelacent telles les bandes de lirette dans la trame d’un tapis. Et chacun y reste pris. Jusqu’à l’usure.
En devient partie intégrante.
L’idée de départ était peut-être autre que le résultat, ou alors nous sommes parfaits – un récit parfait, sur tout, sur rien. Sur la vie telle qu’elle a été. Mais jamais sur ce qu’elle aurait pu être.
Je suis tissée dans ton récit. Inextricablement.
Cinq frères et sœurs grandissent dans une petite communauté suédoise au pied du mont Kungsberg : deux frères, Edwin et Otto, et trois sœurs, Karin et Sofia, qui restent inséparables jusqu’à ce que l’amour puis la mort les sépare, tandis qu’Emilia sillonne les rues à bicyclette en rêvant d’évasion.
Tout commence en 1938, lorsqu’une maison prend feu, celle de Mlle Filipsson, femme singulière venue d’on ne sait où. Edwin est le seul à la pleurer. Un an plus tard, c’est l’Europe entière qui s’embrase. Le jour même de l’invasion de la Pologne, une petite fille naît, et Karin, sa mère, agonise… Chacun des membres de la fratrie poursuit sa vie, entre rêves et désillusions. Au long de deux décennies, Anna Jorgensdötter nous livre un roman choral semé d’amour et de drames, marqué par les disparités entre hommes et femmes dans une société en mutation.
Traduit du suédois par Martine Desbureaux
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